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Compte rendu de partie : Ilipa - un scénario Strategos V 1.3

Une douloureuse initiation

Par Sébastien Gimeno

A l'invitation de Denis Roussel, j'ai participé à une initiation au Kremlin-Bicêtre à la fin du mois d'août. Denis était l'arbitre, Denis Cayrel était mon adversaire, ravi de changer l'histoire.

Le scénario : Ilipa, 206BC

Echelle : 1 figurine pour :4000 hommes
Terrain : Hills LR1, R1, RR1. Overcast.
Carthaginois (Denis) : 6 VHI, 10 AHI, 4 ALI, 1 AHC, 1 ALC, 1 AEL, AC(Hasdrubal). FV 81. C. Fatigued.
Romains (Sébastien) : 8 VHI(L), 4 AHI, 3 ALI, 1 VHC, 1 AHC, BC(Scipio), AC(Laelius). FV 84. C.

Carthaginois
RW1
Hills
Hills
Hills
LF1
RF1
RC1
C1
LC1
LW1
LF2
LC2
C2
RC2
RW2
LW2
LR2
R2
RR2
RF2
Romains

TOUR 1

L'arrivée des Carthaginois

Le dé est jeté ! Il pleut dès le premier tour, ce qui n'est guère engageant pour la manœuvre. Les Carthaginois entrent sur la table par le milieu, afin de sécuriser les collines. Les trois groupes qui se déploient sont de composition identique (une unité d'infanterie légère et trois d'infanterie lourde celtibère) et il m'est donc impossible de deviner l'axe d'attaque de Denis/Hasdrubal. Il va donc falloir être prudent

La pluie qui tombe me gêne davantage que mon adversaire, car je dispose en théorie de plus de points ; je risque donc d'en perdre davantage à chaque fois. Pourvu que le temps s'éclaircisse rapidement. J'ai opté pour un plan historique (sans le savoir, je découvrais la bataille) : un centre mou, composé d'infanterie ibérique et de troupes légères ; je décidai de porter mon attaque sur mon flanc gauche et disposait ainsi la moitié de mes légionnaires, soutenus par des Ibériques, et flanqués par mes vétérans à cheval ; bien entendu, Scipion était de la partie, on ne gâche pas un général brillant ! Mon flanc droit était tenu par le reste des légionnaires, sous les ordres de Laelius, et flanqués par mon autre unité de cavalerie. J'avais suffisamment de points pour emmener quelques unités de légionnaires directement au centre, mais alors ils auraient été coupés du reste de l'armée, qui aurait eu du mal à se déployer. J'ai donc préféré déployer l'armée sur une seule ligne dès le début.
Les pleutres se sont réfugiés sur les hauteurs

TOUR 2


Comment ça ils descendents.

 

La seconde ligne des Carthaginois arrive ! Tandis que la première ligne descend dans la plaine, les Numides viennent flanquer la droite carthaginoise, la cavalerie citoyenne renforcée de deux unités de piquiers lybiens vétérans se déployant sur la gauche.


Et ils ont du lourd en plus.
A ma grande horreur, l'armée se déploie devant mes yeux d'une manière pratiquement symétrique à la mienne ; la réserve lourde carthaginoise s'est portée immédiatement sur les ailes, les éléphants étant regroupés sur mon flanc gauche.
J'avais certes prévu une aile assez forte sur mon flanc droit, mais j'ai déjà des doutes sur son avenir. Il va donc falloir manœuvrer finement, malheureusement, il pleut encore.
Scipion derrière ses légions se sent seul.
Je me rapproche donc du centre, parfaitement en ligne, mon arme secrète prête à sortir. Le mouvement me permet d'arriver immédiatement en face des troupes à charcut… pardon à affronter

Pourquoi il ne fait jamais beau dans une bataille ?

TOUR 3


La charge de la cavalerie romaine mais si là à gauche.
Il pleut toujours. Mais malgré la pluie qui lui tombe dans les yeux, Scipion fait preuve de sa grande initiative. Bon en gros, j'utilise mon flip-flop car c'est un général brillant. Du coup, je joue deux fois de suite, ce qui est non négligeable, et en plus ce sont mes troupes qui porteront les premiers coups ! En clair, j'ai l'avantage moral, d'autant plus que j'ai quand même eu beaucoup de points. En effet, j'avance mes vétérans montés pour tenter une prise de flanc (j'espérais que cela m'apporterait un bonheur, pour rien en fait, dommage), tandis que les troupes commandées par Scipion attaquaient : l'infanterie légère et trois unités de légionnaires qui se lancent à l'assaut des lignes carthaginoises, avec plein de bonus…. Pour rien car je n'ai fait aucune touche… Le comble. Sur mon flanc droit, Laelius attaque également, et épuise une unité carthaginoise. Bref, mon merveilleux plan d'attaque-éclair est tombé à l'eau. Je n'ai plus qu'à espérer que les Carthaginois de Denis seront aussi efficaces.

Je sens que je vais avoir mal !
Et ce fut le cas. Il préféra avant tout continuer à déployer son armée, et à faire monter ses réserves, afin de constituer une ligne complète. Ses attaques également ont donné peu de résultats, y compris ses Numides face à mes vétérans. Mais hélas, désormais je devais faire face à toute son armée.

TOURS 4-5

Mes assauts ne se révèlent jamais à la hauteur des points dépensés en bonus, et ce de part et d'autre. En fait, étrangement, ce sont les unités qui attaquent sans bonus qui font des touches, ce qui donne un effet des plus étranges : mon centre cède peu à peu sous les coups des celtibères, tandis que sur mon aile droite.

Il ose envoyer de la piétaille contrer mon plan.
Les combats sont sanglants ; les unités épuisés commencent à s'accumuler, et les éléphants carthaginois, ayant ratés leur attaque, finissent par succomber sous les coups des derniers fantassins légers.

Voyez ces unités désorganisées et même l'éléphants !
L'attaque sur mon aile gauche piétine ; même si il faut penser à récompenser mes cavaliers qui font fuir les Numides et partent en direction des arrières carthaginois, protégés par des fantassins légers épuisés.
A l'opposé, mes cavaliers sur le flanc droit, pourtant épaulés par des légionnaires, déroutent avant même d'avoir combattu, entraînant les légionnaires à leur suite. Bref mon flanc droit est plus qu'exposé.

Il ne fait pas bon être frondeur.

TOURS 6-7


Que font ces Carthaginois sur le flanc romain.
Les unités s'épuisent dans une véritable guerre de tranchée sur mon flanc gauche et au centre.

L'épuisement se fait sentir.
Mais je tiens encore… Pour peu de temps.

Les braves tiennent sous l'oeil de Scipion.
Sur mon flanc droit, les légionnaires doivent faire face, alors qu'ils sont presque tous épuisés, à une attaque venue du flanc. Mais ils tiennent et combattent avec acharnement. Au centre, c'est la débandade.

Mais pour combien de temps ?
Mes troupes alliées finissent par rompre le combat suite à une déroute. Des jets de moral assez chanceux me permettent de conserver mes deux ailes de légionnaires. Je décide alors de jouer historique et de me lancer dans une magnifique course contre la mort. Car tout n'est pas perdu. Face à eux, de nombreuses troupes carthaginoises sont épuisées ; il est possible alors de réussir à en faire dérouter quelques-unes et alors de renverser le cours de la bataille.

TOURS 7 à 10

Heureusement qu'il ne pleut plus. Je décide me venger et d'employer mes points pour foncer vers l'avant.

Ils ont percé!
Et la tactique est payante. Mes légionnaires parviennent enfin à percer sur mon flanc gauche, et de nombreuses unités carthaginoises partent en déroute.

La légion vous dit merde sales barbares !
Mais Denis avait entre-temps réussi à constituer une petite réserve qui se dirigeait vers la percée. Sur mon flanc les légionnaires mourraient littéralement sur place, entourés de cadavres puniques.

Comment ça encerclés ?

TOUR 11 et conclusion


Vous ne nous aurez jamis vivants!
Il faut croire que Mars venait de se réveiller. Les Romains continuaient à tailler dans l'Ibère. Mais désormais il ne restait plus que les braves des braves autour de Scipion. Les bons résultats aux tests de moral de Denis lui sauvaient sans cesse la mise, tandis qu'il complétait son encerclement. Les légionnaires, regroupés dans les deux zones du flanc gauche central, épuisées, ne pouvaient rien faire de plus. Une attaque généralisée finit par faire dérouter les derniers éléments, au bout d'une lutte épique.

Au final, ce fut une clear victory. Donc, malgré l'anéantissement de l'armée romaine, vous voyez bien que les Carthaginois ont particulièrement souffert. Il est vrai que le Romain met du temps à mourir. Bon, il s'avère qu'on a oublié de jouer le fait que les Carthaginois étaient fatigued, c'est-à-dire que chaque unité épuisée avait un malus au combat (très important pourtant, non mais, :-( ).

J'ai particulièrement apprécié cette partie d'initiation, car elle a permit de reconstituer une bataille en une soirée, et dans une ambiance des plus intimes (trois personnes en tout et pour tout). La règle est simple et on finit par rapidement, au bout de quelques combats, par retenir toute la procédure de combat, et on voit rapidement les avantages et inconvénients des différentes, notamment des éléphants, que j'ai réussi à tuer rapidement grâce à mon infanterie légère, ce qui correspond à une réalité historique.
La transcription du légionnaire manipulaire est également remarquablement historique : mobile (trois mouvements en mouvement double (lui permettant de se porter de zone à zone) et surtout très coriace.
Les petites particularités des généraux et des conditions climatiques sont un plus assez sympa, qu'il faut savoir utiliser.
Enfin, le système de moral pour la gestion des déroutes. Les particularités de chaque unité sont bien rendues, avec des unités à faible valeur combative et qui auront tendance à partir en déroute en chaîne dès que ça va mal ; au contraire les troupes d'élites préfèreront mourir sur place.

J'en viens aux moins, ils sont peu nombreux : l'effet bord de table. On l'a vu, les flancs ont joué un rôle essentiel dans cette partie, or, suivant la disposition des unités par rapport au bord de table, il est arrivé qu'elles ne se retrouvent pas encerclées, ce qui est étrange, mais semble être réglé dans la version 2 à venir
Autre point négatif : la partie m'a parfois semblée être une véritable guerre de tranchée, sans véritable mouvement, surtout au centre. Je sais que généralement les combats y étaient longs. Mais tout de même, ne pas faire de décision rapide alors qu'on a des troupes lourdes, d'élite, avec des bonus du général en chef, face au départ à des troupes inférieures, c'est frustrant. Bon il est vrai que les résultats ne passaient souvent pas très loin du résultat à effectuer. Tout cela n'est peut-être qu'une histoire de mauvais dés.
Le seul bémol concernant le moral provient du caractère aléatoire (un peu trop aléatoire à mon goût) de la détermination du moral. Mais d'un autre côté, je ne vois pas trop comment on pourrait faire autrement.

Bref, un constat très positif, et comme le soclage n'est pas discriminant, c'est parfait pour mes petits projets !

 

En haut de la tétiaire :
Buste attribué à Hannibal Barca.

A droite :
Eléphant Carthaginois (Wargame Foundry) par Kevin Dallimore :
http://www.kevindallimore.co.uk/

 

 

 

 

 

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